J’ai beaucoup aimé le livre « La Fille de Sparte », de Juliette TOURNAND. Il m’a replongé dans les lettres dites « classiques », et offert un point de vue résolument contemporain et humaniste… il n’y a donc pas de langue morte !
Voici ce que je retiens (entre autres) de cet ouvrage original et utile :
♦ DIRE « JE » : l’auteur (comme son héroïne) dit : »je ». Je ne me cache ni derrière la foule ni derrière la pensée du jour, ni derrière la pensée des siècles. J’avance en toute clarté. Une vraie exigence de vocabulaire : penser à dire « JE ». Simple, non ?
♦ ADOPTER UNE POSTURE BASSE : dans une situation à éclaircir (et quelle situation !), l’auteur questionne : les savants, les sources, ses relations… Le « je » ne connaît pas les réponses a priori. Ne pas savoir pour s’ouvrir à la connaissance qui va émerger. Pas mal, non ?
♦ ÉPOUSER LE POINT DE VUE DE L’AUTRE : quand il y a blocage dans la recherche de la compréhension, l’auteur cherche à se déplacer chez l’autre. Sans sympathie, et avec respect : « qu’est-ce qui a fait que…? ». Cette discipline exige une rectitude dans le raisonnement, le respect de l’autre, l’objectivation des faits (ce qui est fait, non fait, dit, non dit, écrit, non écrit…). Épouser ne veut pas dire se fondre dans l’autre. Laisser toute la place aux faits et aux sentiments, plonger dans les récits qui ne sont pas les miens, utile, non ?
♦ ÉCOUTER CE QUE DIT SON CŒUR : c’est une intuition qui guide l’auteur dans sa quête. On y revient souvent, à cette première intuition. On écoute son cœur. Cœur et courage, c’est la même racine, le même élan. C’est ce cœur parlant qui donne le courage, le courage d’aller à contre-courant, le courage d’aller au devant, le courage de penser par soi-même… et de le dire !
Illustration : « Clytemnestra » , Lord Frédéric Leighton
