La fausse présence

Photo by Brett Jordan on Unsplash

Dans mon expérience de manager, j’ai été marqué par la lecture du livre de Juliette TOURNAND, « la Stratégie de la Bienveillance », où j’ai aimé me plonger dans la réciprocité d’une relation, notamment quand l’autre refuse de coopérer. Animer et accompagner une communauté de travail, quelle que soit sa taille, nécessite parfois des ajustements, des évolutions, des révolutions. Et quand l’autre ne veut pas ? Quand il s’obstine dans son refus de coopérer ? Que penser de l’exclusion ? Ces lignes écrites par Marie BALMARY peuvent nous éclairer…

« L’exclusion est le refus d’une fausse présence lorsqu’un maître – que nous supposerons juste – exclut momentanément de la classe un élève qui se conduit comme s’il était ailleurs qu’à l’école : je te mets dehors maintenant parce que si j’accepte que tu y demeures de la façon dont tu t’y tiens aujourd’hui, je consens à ce que tu n’y sois pas comme écolier, venu pour apprendre avec d’autres, mais comme un individu hors de cette dignité proprement humaine… Si j’accepte cela, c’est qu’au fond je te méprise, je te crois incapable d’être éduqué comme un homme.

(…)

Celui qui a ainsi perdu la face n’est-il pas en danger de n’être plus rien à ses propres yeux ?

(…)

Mettre l’autre hors du lieu où il perd la face est une idée peu aimée, voire peu pratiquée de nos jours. Dans notre société bien souvent, le refus, l’exclusion sont seulement considérés négativement comme offense et rejet, ce qu’ils peuvent être en effet.
Mais les exclusions abusives et les refus offensants doivent-ils nous empêcher d’utiliser exclusion et refus au service de la personne humaine et de sa dignité ?

(…)

La mauvaise exclusion est refus de l’existence de l’autre et s’arrête à son rejet. Tandis que la bonne exclusion, refus de l’inexistence de l’autre, est immédiatement suivie d’un second mouvement, indissociable du premier : la recherche de l’anéanti là où il se trouve : je n’accueille pas ton néant et je te cherche. »

  • Extraits : Marie BALMARY, « Abel ou la traversée de l’Eden »

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